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              Dans la série : mais dis donc, c'est le bordel ici, juste un petit article pour partager un autre truc fou que j'ai appris récemment.

              Hier à table, entre la salade de cactus-tomate, les chilaquiles et les frijoles ( bah oui hein, j'en profite pour vous faire une petite introduction à la nourriture mexicaine ), mama nous regarde et nous dit :  

              "Au fait, Pablo, Manon, j'espère que vous avez rien de prévu pour le vendredi ? Non parce que ce serait mieux que vous sortiez pas. Les narcotraficants de Cuernavaca ont envoyé un message général à toute la ville en annonçant que vendredi ils allaient sortir pour se faire une petite fusillade, histoire de tuer leurs ennemis, et puis bon, ils ne veulent pas tuer d'innocents alors ils demandent à tous les habitants de ne pas sortir de chez eux après 6h du soir. Ahlala, et que fait le gouvernement dans tout ça ? Rien, comme d'habitude !" .

              Et elle nous lâche ça tout naturellement. J'écarquille les yeux, j'en crois pas mes oreilles, et Pablo rajoute "Ah bon, encore ? Comme l'autre jour là ?" . Oui oui, comme l'autre jour mon garçon.

              Le narcotrafic au Mexique, qui n'était qu'une rumeur qui tombait de temps en temps dans mes oreilles avant de venir ici, se concrétise chaque jour un peu plus. Je pensais que j'avais mon compte en voyant le film "El Infierno", mais non. Les narcos sont carrément allés jusqu'à envoyer un message général à la population ! Je vais demander à ma mère de me le passer et l'ajouterai prochainement à cette article. En tout cas, je crois que j'ai pas fini d'en entendre parler. C'est quand même... dingue. Juste dingue. Et le fait que mama en ait parlé comme ça, d'un ton tout à fait naturel et détaché, m'impressionne encore plus. Oui, le Mexique est un pays magnifique, incroyable, mais le narcotrafic est une réalité.

     

     


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              Petit article pour vous parler d'un film mexicain que j'ai vu très récemment, et qui, malheureusement, n'est pas sorti en France. Il s'agit d'EL INFIERNO, de Luis Estrada.

     

    infierno

    (j'attire votre attention au passage sur le panneau sur lequel s'appuie le personnage sur l'affiche : MEXICO 2010 fait référence au bicentenaire de l'indépendance, et en dessous est gravé "Nada que celebrar", rien à célébrer).

     

              Bon, elle est bien gentille Manon, mais de quoi qu'ça parle, ce film ?

              Ca parle... cré vin diou, ça parle d'un sacré paquet de choses en fait. Petit synopsis en vitesse : il s'agit de l'histoire de Benjamin, dit 'El Benny'. El Benny a passé 20 ans aux USA pour essayer de gagner un peu d'argent et de faire vivre sa famille, ce qui s'est révélé assez infructueux. Le film commence lorsqu'il rentre au pays, et retrouve son village, petit patelin du Nord du Mexique. Mais, ô surprise, tout a radicalement changé (en même temps ça fait 20 ans me direz-vous). Il apprend que son frère s'est engagé dans le narcotraffic, et qu'il a été assassiné par les narcos. D'ailleurs, en retrouvant peu à peu tous ceux qu'il connaissait, il se rend compte que tous sont liés au narcotraffic, de près ou de loin. C'est bien simple : s'il veut subsister dans le village et gagner de l'argent, la seule solution qu'il lui reste est de s'y mettre lui aussi, ce qu'il ne va pas tarder à faire. Ce film retrace donc son parcours.

     

              Que dire. Juste "Wow". Et ça fait encore bien plus flipper quand tu réalises que c'est la réalité de ce qui se passe dans ce pays. Ce film aborde tous les thèmes qui fâchent : la corruption, le crime organisé, le narcotraffic, la politique, et j'en passe. Des dialogues bien entaillants, une bonne dose d'humour noir... Enfin, c'est un de ces rares films qui rendent malade, et qu'on a envie d'arrêter de voir au bout d'une demi heure, parce que c'est trop prennant, parce que c'est trop réel. On en arrive à plusieurs conclusions dans ce film, l'une d'entre elles étant que si la soi-disant "lutte contre le narcotraffic" que le gouvernement dit défendre allègrement, c'est du vent. Tout simplement pour la raison suivante : aujourd'hui, les hommes de pouvoir SONT les narcotrafficants ( dans le film par exemple, le patron qui gère toutes les magouilles est aussi le maire de la communauté ), ils détiennent le pouvoir, et la police mexicaine, corrompue jusqu'à la moëlle, ferme les yeux sur tout cela. Bon, j'aurais bien du mal à vous expliquer ça avec mes mots à moi, il faut le voir, simplement.

              Pour ceux à qui l'espagnol donne des boutons, ça risque d'être difficile... El Infierno n'est pas sorti en France, donc pas d'autre choix que de le voir en VO. J'ai acheté le DVD (enfin, une copie, plus exactement. ici on voit beaucoup de stands de films piratés pour un prix ridicuuule : ~50 cts d'€ pour un film, mas o menos). J'le ramènerai donc en France, pour ceux que ça intéresse. En tout cas ça m'a permis concrètement de mesurer l'étendue de tous ces problèmes au Mexique dont tout le monde parle, mais qui ne se concrétisaient pas dans ma tête. Ce film, d'ailleurs, est en train d'inquiéter sérieusement le gouvernement car il a généré des millions d'entrées dans le pays et pousse les mexicains à râler contre le narcotraffic. Le président a dit à propos de El Infierno : "Je voudrais simplement demander que nous soyons un peu plus prudent avec le nom et l’image du Mexique et que nous évitions de briser l’esprit national." O sea, s'il vous plaît, je veux pas que le monde sache dans quel état est le pays que je gouverne, merci.

              C'est dans le Nord du Mexique que la situation est la plus critique. Pour ainsi dire, là haut, c'est vraiment la merde. Des crimes tous les jours, une insécurité toujours plus grande, j'en passe et des meilleures. Mais ça se passe aussi à Cuernavaca, ma ville !! Mama m'a expliqué qu'il y a un an à peine, c'était une ville des plus tranquilles mais que depuis peu la situation se déteriore, ici aussi.

              Conclusion, c'est flippant, choquant. Ce pays magnifique se fait bouffer par tous ces problèmes. (On est définitivement des râleurs, en France)

     


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              Encore une fois, j'déboule avec un sacré retard, mais bon, on fait c'qu'on peut. J'ai de plus en plus de mal à trouver le temps de mettre ce blog à jour à vrai dire, mais n'ayez crainte, je m'débrouillerai pour continuer à poster.

              Bon, cette fois ci un article qui n'est pas de moindre importance puisqu'il traite du connu, reconnu, fameux, incroyable, renommé... DIA DE LOS MUERTOS ! ... Non, ça vous dit rien ? Bon. J'ai encore raté mon coup ( dis donc, on sait vraiment rien du Mexique, nous, pauvres français... ). Le Dia de los Muertos est sans doute la plus importante de toutes les célébrations traditionnelles du Mexique, et c'est pas peu dire, parce qu'il y en a un sacré paquet. Il se déroule sur deux jours : le 1er novembre, jour consacré aux enfants, et le 2 novembre, aux morts en général. Durant ces deux jours, tout mexicain qui se respecte se doit de rendre hommage à ses morts. Mais le plus dingue, c'est de quelle façon !

              Chaque famille élève un aûtel pour son mort, aûtel dans lequel :

    • elle reconstitue le corps du défunt avec ses habits et une calaverita (tête de mort en sucre) en guise de tête.
    • elle dispose sur l'aûtel toute la nourriture que le défunt aimait manger ( c'est ainsi qu'on se retrouve avec des étalages interminables de nourriture typiquement mexicaine, et au beau milieu de tout ça, une bouteille de Coca Cola, des cannettes de bière et un paquet de clopes )
    • elle met une photo du mort au-dessus de l'aûtel
    • elle dispose des pétales de fleurs, de l'entrée de la maison jusqu'à l'aûtel, de façon à créer un chemin qui aidera le mort à rendre visite à sa famille pendant la nuit.
    • et puis elle décore allègrement : couleurs vives, guirlandes, décos, le tout selon les goûts du défunt...

     

              Mais ce qui m'a paru le plus incroyable à moi, petite française désorientée, c'est surtout que pendant 2 jours, la plupart des familles... OUVRENT leur aûtel aux visiteurs ! Et ce n'est pas tout, elles préparent également de la nourriture, des boissons chaudes, des aguas de frutas, en grande quantité, afin de les offrir (oui, offrir, pas vendre) aux visiteurs. Voilà comment, en faisant un tour sur Ocotepec avec mama, on a visité 7 aûtels, et l'on s'est fait accueillir comme des reines à chaque fois. Bon, quelques photos.

     

    dia de muertos  dia de muertos

    Les calaveras, genre de décos qu'on trouve dans toute la ville au moment du Dia de los Muertos.

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

    Un aûtel élevé dans un lieu public (Jardin Borda). Chacun est libre d'y participer et de mettre sa p'tite offrande, ou pas.

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

    Sur la première photo on voit bien la reconstitution du corps du défunt.

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

    Le gars pour qui a été élevé cet aûtel était musicien, c'est donc tout naturellement que de vieux potes à lui sont venus pousser la chansonnette pour lui rendre hommage. (soit dit en passant, je crois que les latino-américains n'ont pas la même notion que nous d'une "guitare accordée"...)

     

              Après ce petit tour en image, je me dois également de parler d'un aspect important du Dia de los Muertos : sa nourriture ! En effet, on y mange des plats spécialements conçus pour ce jour-là (un peu comme la galette des rois chez nous). Bon, ben allez, encore des photos, soyons fous.

     

    dia de los muertos

              D'abord, les DULCES ! (très important ça). Je rappelle que le mot "dulce" en espagnol renvoie à tout ce qui est sucrerie : bonbons, gâteaux, friandises en tout genre... Sachant qu'ici ils ont une quantité de sucreries absolument impressionnante. Moi qui suis gourmande, c'est un enfer, j'découvre des nouveaux trucs tous les jours et j'ai envie de tout goûter. Euh oui, bon, bref. Les dulces, disais-je. Deux semaines avant le dia de los muertos, on voit dans toutes les villes s'installer des stands de dulces, à perte de vue... Elles sont particulièrement consommés durant ces deux jours, et placées en offrande ! Le dulce le plus typique du dia de los muertos étant... la fameuse tête de mort, calaverita.

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

    dia de los muertos

     

              En sucre, en chocolat ou en amarante, elle est très populaire, et se consomme beaucoup pendant les fêtes. Petite tradition sympathique qui lui est liée : offrir une tête de mort à une personne qui nous est sympathique, avec son nom écrit dessus ! Non non, ce n'est pas un signe d'hostilité, bien au contraire.

              Autre truc très typique de ces fêtes : le pan de muertos.

    dia de los muertos

     

              Bon, à savoir, ce qu'ils appellent du pain n'est jamais du pain, plutôt un genre de brioche. Et donc, ce fameux pan de muertos, durant les fêtes, se vend à tous les coins de rue pour des sommes ridicules et est très apprécié ( surtout par moi ).

              Bon, vous allez me dire : "Et ils font quoi de toute la bouffe qu'ils déposent pour leur défunt ?" Haha, justement. Le 1er & 2 novembre sont dédiés aux festivités, et le 3 novembre... Toute la famille se fait un grand festin et mange toutes les offrandes dédiée à son mort ! Ben oui, on va pas gaspiller tant de bonne nourriture quand même.

     

              Encore une fois en tout cas, les mexicains m'ont sidéré. C'est une tradition qu'ils prennent très à coeur et l'ambiance est à la fête pendant ces deux jours. Car oui, ici, début novembre... la mort se célèbre ! C'est la pure fiesta. Des couleurs de partout, des sourires, des activités, du partage... C'est quand même une mentalité sacrément différente de notre bonne vieille Europe où la mort s'accompagne systématiquement d'une idée macabre, de noir, d'enterrements lugubres. J'aime beaucoup cette idée que, une fois dans l'année, on puisse célébrer dans la joie la mort. L'idée étant que le mort revient parmi sa familles pour passer quelques temps avec eux. Et puis, les familles qui ouvrent grand les portes de leur maison pour laisser entrer les visiteurs, et leur offrent à boire et à manger, ça aussi, c'est quelque chose qui m'a beaucoup plu !

              C'est une très belle fête, et ça me désole de savoir que je ne serais pas là l'an prochain pour la célébrer de nouveau. En tout cas, ce fameux Dia de los Muertos ne fait pas parler de lui pour rien...

     

              Bon, et pour finir, la fameuse catégorie de photos-en-vrac-que-je-savais-pas-où-ranger.

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

    Fresque peinte sur un des murs de la ville. Vous pouvez ici lire de l'espagnol (en rouge) et en vert... Du Nahuatl ! (langue parlée au temps des mayas)

     

    dia de los muertos  dia de los muertos

    dia de los muertos  dia de los muertos

     

              Merci au frérot qui m'a prêté son appareil pour ce jour, le mien étant toujours HS --"

     

              Au passage, quelques nouvelles rapides :

    • j'ai eu 100% à mon exam de mercadotecnia !! Non, moi non plus je sais toujours pas ce que c'est la mercadotecnia, mais bon, c'est cool non ?
    • histoire d'faire un tour du monde des cultures, j'ai commencé... la capoeira ! :)
    • Aujourd'hui, au bout de 2 mois très précisément au Mexique, je suis MALADE. C'la première fois, respect, quand même.
    • L'autre jour, j'ai goûté aux joies de la merveilleuse organisation du logis mexicain : eau et electricité coupées sans raison pendant 3 jours. M'enfin bon, ça a son charme de vivre à la bougie. x)
    • Eeeeeeuh... et sinon comment va ta soeur ?

     


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              Bon, je pique l'idée d'article de Brahham et voici donc un p'tit article explicatif sur... les sous !

     

    dinero

     

              Voici un échantillon de la monnaie mexicaine : le peso mexicain, symbolisé par le $.  (oui, comme le dollar, je sais). A savoir : 18 pesos = 1€. A savoir aussi : en tant qu'européenne, j'ai un pouvoir d'achat disons... assez intéressant. Selon mes calculs (oui je sais je suis en L j'sais pas calculer mais faites-moi confiaaance), tout est entre 2 et 3 fois moins cher qu'en France. Des exemples ?

              Une boîte de gâteaux, qui serait à 1€ en France, est à 5 pesos ici, soit à peu près 40 centimes d'euro. Une course en taxi d'une vingtaine de minutes te coûte 30 pesos, soit à peu près... 2€. Le trajet que je fais en bus tous les jours me coûte 5 pesos, soit 40 centimes d'euro. Dans mon école, à la cafet, mes potes sont o-f-f-u-s-q-u-é-s parce qu'acheter un plat chaud coûte 15 pesos (1€) et que "C'est abusé, c'est super cher par rapport au prix normal !". Enfin bref, je pourrais continuer très longtemps, mais vous avez compris l'idée. Pour l'instant, j'ai pas vu quoi que ce soit qui soit plus cher qu'en France, ni même au même prix.

     

     

              En réponse à une question posée sur le précédent article : "estrictamente hacerse pendejos en este lugar" veut dire grosso modo : "Strictement interdit de faire l'abruti ici", dans le sens : de se prendre une grosse cuite au point de plus pouvoir se contrôler. En fait si pendejo ne figure pas dans le dictionnaire c'est parce qu'il appartient à l'argot mexicain, et est trèèès utilisé ! Ca veut dire plus ou moins abruti, crétin, mais en plus vulgaire.

     


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              J'aurais dû faire cet article depuis bien longtemps mais bon, mieux vaut tard que jamais. Du 12 au 17 octobre ( oui, j'vous dit, j'aurais du le faire depuis bien longtemps ), j'ai été à Oaxaca, ville réputée dans tous le Mexique pour être très agréable à vivre et très typique du pays ! Ce voyage a été organisé par AFS Mexico, pour tous les étudiants AFS du centre du pays. C'est ainsi qu'on s'est donc retrouvés à une quarantaine de personnes à attendre au terminal de bus de Toluca, le matin du 12... une quarantaine de personne venant de tous les côtés du monde !

              On grimpe donc tous dans le bus, et c'est parti pour 12h de route. J'tombe immédiatement amoureuse de cette ambiance : rien qu'en traversant le bus, tu fais un tour du monde ! C'est que naturellement, la tendance naturelle de chacun est de se regrouper avec ceux qui parlent sa langue. Au fond, ce sont les allemands (bon je sais que c'est mal les stéréotypes, mais quand même... pourquoi ils sont tous blonds ?!) au milieu les norvégiens, à droite les francophones, devant les thaïlandais, et là-bas, qui se mélangent, les anglophones, venant d'Islande, des Etats-Unis, ... de partout quoi ! Les douze heures de bus passent très vite, dans l'euphorie collective. On ne se mélange pas trop pour commencer, chacun reste avec ceux qui parlent sa langue. N'empêche que ça fait du bien, mine de rien... De pouvoir parler sans réfléchir à ce qu'on dit, de pouvoir hurler de rire avec des gens et laisser éclater sa spontanéité. Tout le monde en profite bien, et c'est la folie dans le bus.

              Moi par ailleurs dans le bus, je fais la connaissances des francophones : Vadim, un belge avec qui on se découvre immédiatement de grandes affinités musicales  Mathilde, suisse, Nienke, belge aussi mais qui parle un français très approximatif. Morgane, française avec qui j'avais pris l'avion pour le Mexique, et que ça fait bien plaisir de revoir ! Et Klaas, belge, qui parle le flamand, mais également très bien le français bien que ce ne soit pas sa langue naturelle. P'tits présentations :

     

    morgane vad&nienke

    Morgane                            -                         Vadim & Nienke

     

     

              Au terme de ces douze longues heures (enfin pas si longues que ça en fait, vu que c'était la bamboula dans le bus), nous arrivons enfin à Oaxaca ! J'avais déjà posé la question à un des volontaires AFS "Mais euh dites donc où est-ce qu'ils vont caser 40 jeunes surexcités ?" , "Dans une maison !" m'avait-on répondu. J'me demandais bien dans quel genre de maison ils allaient réussir à nous faire rentrer tous. J'ai la réponse en arrivant sur les lieux : c'est juste immense. Très rustique, on se sent bien au Mexique, mais immense.

              Il y a plusieurs "chambres" pour nous répartir nos places. Les guillemets, c'est parce que je sais pas vraiment si on peut appeler ça une chambre : pas de porte, des trous dans le mur donnant sur le dehors en guise de fenêtre, et pour les lits... ce sont des sortes de "lits de camps style guerre du Vietnam", dixit Vadim. Moi ça m'enchante, j'adore les endroits rustiques, mais bon y'en a quelques uns qui râlent. Et puis, pour ceux qui veulent, il y a aussi... une dizaine de hamacs :D J'm'installe immédiatement dans l'un d'entre eux.

     

     

    nina&leo   yo

           Nina & Leoni, mes allemandes préférées :D                      Je sais j'ai une vieille gueule.

     

              On prend donc une heure pour que chacun s'installe à son aise, puis on va manger, et, ô joie ! De la pure bouffe mexicaine, mais alors vraiment délicieuse. Tout le monde se fait péter le bide de tortillas, de mole, de sauces étranges, d'aguas de frutas et de moult autres choses. Après quoi, petite réunion dans les règles de l'art : tous en rond, tout le monde se présente, puis on fait quelques activités qui me rappellent les camps AFS en France d'avant le départ.

              Il est près de 9h quand tout ceci se termine. Les dames de la maison nous offrent du pan de dulces (à savoir : ce qu'ils appellent du pain, c'est plus de la brioche en fait) et du café (OMG jamais goûté un café aussi bon). Après quoi, pour ceux qui veulent : tous dans le bus, on va faire la fête en centre-ville ! Benh ça alors, moi qui pensait que ça allait être une discipline d'acier... bien au contraire, les volontaires d'AFS les premiers se bourrent joyeusement la gueule et nous conseillent tel ou tel mezcal, telle ou telle tequila. Enfin, bref, l'ambiance est à la fête. On revient vers 3h du matin, on fait encore la bamboula jusqu'à 4h, puis on finit par aller dormir. Le lendemain, programme chargé.

     

    graff

    Petit graff aperçu dans les rues de Oaxaca
    que je trouvais stylé :-)

     

              C'est parti pour la première destination de la journée : une fabrique de mezcal, soit un des alcools typiques du Mexique ! J'vais essayer de vous reconstituer grosso modo l'explication.

    mezcal  mezcal

                                                                                        C'est avec ce truc qu'on fait le mezcal.

     

    mezcal  mezcal

    On fait tout crâmer dans ce grand machin noir, et par je en sais quel miracle,
    on obtient le fruit orange que voici, et qui est par ailleurs super bon à mâcher :)

     

    mezcal  mezcal

    On balance le tout dans l'écrabouille-machin, puis on distille

     

    mezcal

    Et... tindindiiiin ! Pardon pour la photo bien floue et bien
    moche, mais voici le mezcal.

     

              Bon, vous aurez constaté que mon explication est pas des plus claires, en fait pour tout vous dire le bonhomme qui nous expliquait avait un accent particulièrement chelou, ce qui a grandement altéré ma compréhension du processus...

              Après ces quelques explications, on passe à la partie la plus importante : la dégustation ! Tous au comptoir.

    mezcal  mezcal

    Le gars nous présente les différentes sortes de mezcal : le vieux, le jeune, l'aphrodisiaque, le "à la crème", ... il en existe une multitude, et il nous en fait goûter 6 ou 7 sortes différentes en nous donnant à chacun une p'tite prueba de chaque.

     

    mezcal  mezcal

    Voici le fameux mezcal aphrodisiaque, apparemment très apprécié des mexicains. Et à droite, euh, des asticots, dont ils se servent pour "assaisonner le mezcal". Si j'ai bien compris ils en mettent quelques uns dans le verre et ils boivent tout ça.

     

    mezcal

    Pour ceux qui parlent espagnol, p'tit écriteau qui m'a
    bien fait rire :)

     

              Après ces explications et cette séance dégustation, le bonhomme qui nous guide depuis le début aimerait quand même bien en profiter pour faire un peu de recette. Il annonce donc "Bon, maintenant, pour le premier client, y'a un cadeau !" . Je bondis donc sur mes pieds en crie "Yo ! Yo !". C'est ainsi que pour l'achat d'une bouteille, je me suis vue offrir un sac et... euh...

    Spécificités

    Je suppose que c'est l'humour mexicain.

     

              Après la fabrique de mezcal, direction -> El arbol del Tule ! Site réputé de Oaxaca. Il s'agit d'un arbre, en plein centre ville, absolument énormissime et âgé de quelques millénaires. Autre particularité : on peut distinguer dans son tronc un certain nombre de formes d'animaux (bon, avec un peu d'imagination bien sûr...) Quelques photos :

    Tule  Tule

    Tule  Tule

     

              Après quoi, on dispose d'une demi-heure pour faire un tour dans la ville chacun de son côté, manger un bout... Notre p'tit groupe décide d'aller se payer des tacos à la première tendita du coin, puis on va faire un p'tit tour au marché artisinal. Décidément, je me lasserais jamais de déambuler dans les marchés mexicains, qu'il s'agisse de marché de nourriture ou d'un marché artisanal. Bon, il s'agit également d'un supplice parcque ça me donne envie de tout acheter. C'est une explosion de couleurs, de trucs tous plus dingues les uns que les autres.

              Après cette petite pose, on va dans une maison spécialisée dans la fabrication et la vente d'artisanat en céramique ! Et puisqu'on est une bonne grosse bande de touristes, on a même droit à une démonstration d'un pro.

     

    Tule  Tule

     

              Sous nos yeux exhorbités, le gars nous bricole un vase, un pichet et une amphore en 10 minutes montre en main, tout en nous marmonnant en espagnol le nom des outils qu'il utilise et deux ou trois caractéristique de telle ou telle pratique de la terre.

              Elvia, une de nos volontaires AFS âgée d'une bonne cinquantaine, est une maniaque de la photo, et nous supplie donc de poser autour du potier pour prendre une photo pour une prochaine brochure d'AFS Mexico. Mais bon, on est quand même 40, impossible de faire rentrer tout le monde... Elle nous demande donc de faire de groupes. "Les allemands d'abord, et puis après les autres" , réplique qui deviendra culte par la suite (j'ai oublié de préciser que sur les 40 AFSers... la moitié sont allemands. non, moi non plus j'ai aucune idée de pourquoi). Bref, cette vanne sera réitérée de nombreuses fois dans le séjour. "Dans la vie, y'a les allemands et puis y'a les autres !"

              Bien qu'on les ait soupçonnés un temps de vouloir envahir le Mexique, on les aime bien quand même. V'là la photo du groupe d'allemands.

     

    potier

     

              Après cette journée bien remplie, on grimpe de nouveau dans le bus et on rentre à la maison. Nouille que je suis, une fois allongée dans mon hamac, je me rends compte que "HO MERDE, J'AI OUBLIE MES AFFAIRES DANS LE BUS !" . Ce à quoi me répond Vadim, en mode positive attitude "T'inquiètes, tu le récupèreras demain. Y'avait quoi dans ton sac ?" . "Ben, mon pull, mon appareil photo... la bouteille de mezcal..." . Tiens, une fois que j'ai mentionné la bouteille de mezcal, monsieur se motive soudainement à m'accompagner faire les 15 minutes de route nécessaires pour rejoindre le bus ! (tous des alcooliques). Les francophones, solidaires, m'accompagnent donc tous, avec le chauffeur du bus, pour aller récupérer tout ça. Pourquoi je raconte ça ? Parce que ce stupide oubli nous permet au passage de discuter avec le chauffeur, un gars d'une cinquantaine d'années, avec qui on reste à papoter plus d'une heure et qui nous apprend plein de trucs super intéressants dont voici le top 5 :

    • Au nord du Mexique, il y a une zone désertique qu'ils appellent la Zona del Silencio, la zone du silence,  où il y a manifestement une activité magnétique particulière puisque lorsqu'on y pénètre... les montres s'arrêtent, et les boussoles deviennent folles ! Tout un mythe entoure ce lieu et très peu osent s'y aventurer (on dirait un roman non ?). On prétend par ailleurs que ce lieu attire les météorites et qu'il rend les gens fous.
    • Le Mexique est le pays du monde où il y a le plus de plantes hallucinogènes et de chamanisme
    • Tous les ans, vers avril, des étudiants du monde entier débarquent à Cancun pour faire la bamboula pendant quelques jours sur ces fameuses plages. Ceci a un nom mais j'm'en rappelle plus. A parte, Cancun est une sorte de Miami au Mexique, lieu très touristique et très cher, et cette ville fait rêver tous les mexicains. Je comprends pas pourquoi ils rêvent tous d'aller là bas, eux qui ont un pays si extraordinaire...
    • Ce pays est tellement hétérogène que, quand tu passes d'un état mexicain à un autre, t'as l'impression de changer de pays.
    • Un certain nombre de populations parlent encore le nahuatl, soit la langue parlée au temps des mayas !! (moi j'sais dire banane en nahuatl héhé ça vous en bouche un coin hein ?)

     

              Après avoir récupéré les affaires et la précieuse bouteille de mezcal nécessaire à la cuite ardemment désirée de Vadim, nous retournons donc à la maison et profitons encore une fois d'un de ces repas délicieux que nous préparent les dames de la maison. Après le repas, on nous annonce que nous allons assister à un spectacle de danse traditionnelle, monté par des jeunes afin de nous faire découvrir les danses typiques de Oaxaca. Quelques photos :

     

    potier  potier

    potier  potier

     

              Après cette danse, tout le monde se mélange un peu avec les danseurs, on discute, on se fait draguer par les mexicains (c'est fou ce que le simple fait de dire "je suis française" peut vous attirer comme notoriété >>), puis de nouveau, pour ceux qui veulent faire la fête, le bus fait l'aller-retour au centre ville !

     

              Le lendemain, au programme : pyramides de Monte-Alban, site relativement connu. Nous disposons d'un guide qui se charge de nous durant toute la visite (2h et des poussières) et nous explique plein de choses intéressantes sur ces civilisations.

    potier  potier

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              Une fois la visite terminée, je suis surprise de voir le guide se diriger... vers moi. Il me regarde d'un air interrogateur. "Excusez-moi mademoiselle, mais pratique-vous le yoga ?" Moi, toute étonnée "Eeeeeuh non pourquoi ?". Le guide m'explique alors qu'il m'a observé pendant la visite et que je me suis assise dans une posture de yoga, qui, me dit-il, "est très bonne pour le maintien du corps et la communication avec les éléments !". Comme j'ai également fait l'intégralité de la visite pieds nus (eh ouais, je ne change pas, toujours pieds nus...), il me félicite de ma bonne harmonie avec la terre-mère, et, histoire d'en rajouter encore une couche, regarde le collier que j'ai autour du coup "Oh, mais c'est de l'ambre !! Excellente pierre, elle a de grands pouvoirs. Très bien mademoiselle". Sur ce il me salue et s'en va. Je reste légèrement désorientée, mais tout sourire. Drôle de bonhomme, mais ce court échange m'a fait plaisir.

              On passe ensuite le reste de l'après-midi dans le centre de Oaxaca, où l'on rencontre un groupe de gens qui font la fête dans la rue, et, ô surprise, ils nous abordent immédiatement, nous mettent à chacun une bière dans les mains (je rappelle au passage qu'on est 40) et engagent la discussion. On est tous agréablement surpris, et pourtant c'est quelque chose de normal ici. Encore un truc qui me plait chez les mexicains ! Très conviviaux.

              En fin d'après-midi, on revient à la maison. Voici deux ou trois photos que j'savais pas où mettre mais que j'avais envie de partager quand même.

     

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    Juste pour rendre un peu jaloux les français qui doivent
    actuellement se les peler... v'là le coup de soleil que Leoni
    a pris. En 2h. (c'est que ça tape dur ici)

     

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    J'sais pas ce que Vadim a mangé, mais il s'est retrouvé
    avec le drapeau français imprimé sur la langue en tout
    cas oO

     

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    Vadim & Nienke, les belges :)

     

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    J'vous présente les chapulines, soit... des insectes
    grillés. Les mexicains en raffolent. Bah croyez-le
    ou non, c'est super bon :-D Bien qu'un peu spé...

     

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    Voilà un truc qui m'a sidérée ! Il est courant que,
    lorque vous êtes assis à la table d'un resto ou d'un bar,
    un gars vienne vous proposer de jouer à ce jeu pour
    10 pesos. Ca se joue à deux. Au début on prend les
    paris, puis chaque participant à son tour doit
    prendre en main les deux... euh, les deux trucs, là.
    et le gars balance des doses d'électricité de plus
    en plus fortes. Celui qui tient le plus longtemps
    a gagné, et remporte la somme misée.
    C'est pas dingue ? u___u Tous des barbares.

     

     


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